4. En vers et contre tous

     Tout était calme en cette nouvelle soirée,
     Notre couple de héros était en train de dîner,
     Lorsque soudain Jane s'est exclamé :

     - Tu pourrais quand même apprendre à faire la cuisine tout seul, j'en ai marre de servir de bonniche. Je rentre du boulot et je suis crevée, tu crois pas que tu pourrais prendre tes responsabilités ?

     Claudio, d'une telle répartie déçu,
     Lui a donc répondu :

     - Mais ma caille, j'suis pas un cuistot, moi !

     - Ça se voit !

     Jane, tu ferais mieux de te lever,
     Parce que Claudio est encore coincé,
     A ne pas savoir quoi faire du bébé !

     - Nan mais t'avais promis de plus parler en vers ! C'est agaçant !

     Non, c'est amusant.

     - C'est vraiment chiant !

     Mais c'est marrant.
     Et si tu allais t'occuper de ton enfant ?
     Avant que ton mari à deux balles,
     Ne le remette au lit avec une couche sale.

     - Ça, ça va, je vais y aller. Pas la peine de s'énerver.

    J'ai remarqué que Claudio n'était pas unique,
     Dans son rôle de parfaite bourrique,
     Car Jane en tient aussi une couche,
     A se faire envahir par les mouches.

     - Des guêpes ! Ce sont des guêpes et ça pique !

     Alors ça, c'est épique,
     Mais peut-être qu'une bombe anti-moustique,
     Te sortirait de cet instant tragique ?

     - Ah, mais tu m'énerves !

     Je sais...

     - Au secours, c'est effroyable comme je sens mauvais !

     Et la douche, tu sais ce que c'est ?

     - Mais je peux pas, elle est trop loin, il faut que je traverse toute la maison. C'est horrible, je sens vraiment pas bon !

     A votre avis, la douche, l'a-t-il trouvé ?
     La réponse est oui, en fin de journée,
     Lorsqu'il a enfin remarqué,
     Qu'il sentait plus fort qu'un bouc crevé...

    Mais parmi toutes les misères de ce monde,
     Il arrive que pendant une seconde,
     Les temps soient à la fête et la joie,
     Tout comme l'anniversaire de Carisma.

     - Allez, souffle ma puce. Tu vas voir, tu va vite grandir et être belle. C'est vraiment dommage que ton père t'ai laissé tomber.

     Tu veux que je te dise, Jane ?
     Je te signale, ça risque de te faire de la peine.

     - En fait, je préfèrerais que tu taises.

     A ton aise.

     Après avoir soufflé les bougies,
     La petite Carisma a grandi,
     Et je dois avouer que ma foi,
     Elle est belle comme il se doit.

     - C'est normal, c'est ma fille. Tu saurais pas où est son père, par hasard ? Il est rentré du boulot, a été dans la chambre et n'en est pas ressorti.

     Il doit sans doute ronfler dans son lit.

     En fait, il était juste à côté,
     Et complètement absorbé,
     Par l'écriture de ses malheurs,
     Qu'il rédigeait depuis des heures.
     Carisma, curieuse comme elle est,
     A voulu voir ce qu'il faisait,
     Mais à Claudio ça ne plaisait guère,
     Puisqu'il s'est mis en colère :

     - Mais elle va me lâcher, la gamine ? Allez ouste ! Va jouer avec tes cubes et laisse ton père tranquille. Jane ! Tu peux venir la chercher ?

     - Ton livre tu n'as qu'à fermer et tes fesses, tu n'as qu'à bouger ! Donne-lui donc à manger, sans quoi elle va crier.

     Ah, j'ai comme qui dirait l'impression,
     Que cette étrange narration,
     A de sérieuses répercutions,
     Dans cette calme maison.

     Le soleil vient de se lever,
     On est heureux de retrouver,
     L'ami du petit déjeuner,
     L'ami Rico... euh... planté...

     Pour Jane, c'est un jour inquiétant,
     Car le travail elle reprend,
     Ce qui hélas signifie,
     Qu'elle laisse son crétin de mari,
     Seul avec la petite Cari.

     J'imagine déjà la galère,
     Ça risque d'être la guerre,
     Pour empêcher le Triple Zéro,
     De rester coincé sur son vélo...

     D'ailleurs, en parlant de vélo,
     Admirez donc le pro.

     Et hop ! Debout.
     Et hop ! Assis.
     Et hop ! Debout.
     Et hop ! Assis...

     Et trois heures plus tard,
     Je commence à en avoir marre,
     Mais le satané Claudio,
     Ne veut pas lâcher son vélo,
     Quand bien même sa fille s'endort,
     Pour lui elle fait partie du décor.

     Tu vas remuer tes fesses et aller la coucher ?
     Je vais finir par m'énerver !

     - Encore quelques kilomètres et j'y vais.

     Quoi ?
     Tu te fiches de moi ?
     Tu ne vois donc pas que ton enfant,
     S'est endormi sur le ciment ?

     Heureusement que Jane est rentrée,
     Car le Claudio, j'allais le tuer.

     Et si t'espère maintenant te faire pardonner,
     Je te prie de croire que c'est raté,
     Parce que c'est pas avec un bain,
     Que tu deviendras plus malin !

     Vendredi soir, j'ai eu une idée.
     Et j'ai subitement décidé,
     D'aider cette pauvre gamine,
     A survivre à son père indigne.

     La petite ne s'est pas fait prier,
     Et si elle avait pu me remercier,
     Nul doute qu'elle l'aurait fait,
     En me couvrant de petits baisers.

     Oh mon Sim, c'est extraordinaire !
     Regardez donc ce brave père,
     Qui talque de sa fille la peau,
     Car il n'a pas été foutu de la mettre sur le pot !

     Il a enfin pris une initiative,
     Mais qui hélas me prive,
     De tout commentaire désobligeant,
     Dommage, c'était marrant...

     Mais qu'est-ce donc que cet homme ?
     Mais on dirait un majordome ?
     Jane, tu pourrais m'expliquer,
     Parce que je suis un peu paumée...

     - C'est simple, j'en ai marre, je suis débordée ! Et James ne veut jamais m'aider ! Entre la petite, le ménage, la bouffe, le jardin, je suis à deux doigts de me pendre à un palmier nain !

     Effectivement, maintenant je comprends.

     Mais lors de l'anniversaire de la petite,
     Jane a retrouvé son calme bien vite.
     Il fallait dire aussi que pour une fois,
     Le père était là et bien là.
     Jane en était tellement retournée,
    Qu'elle s'est soudain mise à voler.

     Quant à la brave gamine,
     Elle est vraiment devenue digne,
     De la ravissante beauté de sa mère,
     Et sans doute de l'intelligence de son père...

     Hélas...

     Et c'est ainsi que cet épisode,
     Se termine sur cette note,
     D'une nuit magnifique,
     Et heureusement sans musique.

     Et je commence à en avoir marre de parler en vers, moi.
     Bon, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je vais me coucher aussi...
     Si je vous dérange, vous le dites, hein ?
     Ouais, je crois que je dérange...

Comments

[Zundapp]

Comment as-tu pu faire tout un épisode en rimes ! Bravo, chapeau bas :-)

[Mousse]

Claudio, indécrottable ! Je l'adore !

[Lorraine54]

C'était plutôt marrant !